ORTHOREXIE :quand manger sain devient une obsession
- Nadeije Fontaine
- 22 juil.
- 3 min de lecture

De nos jours, manger sainement est un objectif partagé par beaucoup. Choisir des aliments naturels, éviter les produits transformés, privilégier les fruits et légumes… Tout cela contribue à une bonne santé. Mais quand cette quête de la “pureté alimentaire” devient une obsession, cela peut cacher un trouble alimentaire appelé l’orthorexie.
Qu’est-ce que l’orthorexie ?
Le terme “orthorexie” vient du grec : “ortho” signifie “correct” ou “droit”, et “orexis” veut dire “appétit”. L’orthorexie désigne une fixation excessive sur la qualité et la pureté de l’alimentation. Contrairement à d’autres troubles alimentaires centrés sur la quantité (comme l’anorexie ou la boulimie), l’orthorexie porte sur la qualité des aliments.
Une personne orthorexique peut passer beaucoup de temps à réfléchir à ce qu’elle va manger, à lire les étiquettes, à éviter certains ingrédients jugés “impurs” ou “toxiques”. Petit à petit, ce comportement rigide peut limiter fortement le choix des aliments, entraîner de l’isolement social (par exemple, éviter les repas en famille ou entre amis) et provoquer du stress ou de l’anxiété.
Quels sont les signes d’alerte ?
- Une préoccupation excessive pour manger “pur”, “naturel” ou “biologique” au point de négliger d’autres aspects de la vie.
- Éviter de nombreux aliments ou groupes alimentaires sans raison médicale.
- Se sentir coupable ou anxieux après avoir mangé quelque chose jugé “malsain”.
- Passer beaucoup de temps à planifier ses repas ou à cuisiner selon des règles strictes.
- L’isolement social lié aux repas.
Pourquoi l’orthorexie peut-elle être problématique ?
À première vue, vouloir bien manger semble positif. Mais quand cette volonté devient rigide et exclusive, elle peut nuire à la santé physique et mentale. La restriction alimentaire excessive peut entraîner des carences nutritionnelles. Sur le plan psychologique, l’obsession peut générer stress, culpabilité, voire dépression.
Que faire en cas de doute ?
Si vous ou un proche présentez certains de ces signes, il est important d’en parler avec un professionnel de santé : médecin, nutritionniste ou psychologue. Un accompagnement adapté peut aider à retrouver une relation plus équilibrée avec l’alimentation.

L’orthorexie n’est pas encore officiellement reconnue comme un trouble à part entière dans les classifications médicales comme le DSM-5, mais elle est de plus en plus étudiée par les spécialistes.
Elle a été décrite pour la première fois dans les années 1990 par le Dr Steven Bratman, qui a remarqué chez certains patients une obsession pour une alimentation “parfaite”.
Cette tendance peut être influencée par la société actuelle, qui valorise la santé, la forme physique, le bio, le “clean eating” (manger propre) et la prévention des maladies par l’alimentation.
Les réseaux sociaux jouent aussi un rôle important en diffusant des messages parfois extrêmes sur ce qu’il faut ou ne faut pas manger.
L'orthorexie est un trouble différent d’autres troubles alimentaires. Contrairement à l’anorexie mentale, où la peur de prendre du poids domine, l’orthorexie est centrée sur la qualité des aliments, pas sur la quantité ou le poids.
Toutefois, comme pour d’autres troubles alimentaires, elle peut entraîner une perte de poids importante et des problèmes de santé.
Les conséquences possibles peuvent être
des carences nutritionnelles : en éliminant trop d’aliments, on risque des manques en vitamines, minéraux, protéines, etc.
Des problèmes digestifs liés à une alimentation trop restrictive.
L' isolement social : les repas sont souvent un moment de convivialité, et refuser de manger avec les autres peut entraîner une solitude et un isolement pour mieux contrôler ce qui se passe dans son assiette.
Des troubles anxieux et de la dépression, liés à la culpabilité et au stress autour de l’alimentation.
Comment aider une personne orthorexique ?
Éviter le jugement et l’injonction : la personne vit souvent une grande souffrance. Il est inutile de la culpabiliser d'avantage
Encourager à consulter un professionnel de santé spécialisé : médecin généraliste, psychologue, addictologue, thérapeute formé, (pédo)psychiatre...
Favoriser une approche bienveillante et progressive pour réintroduire la diversité alimentaire.
Soutenir sans forcer, en respectant le rythme de la personne.
Promouvoir une alimentation équilibrée sans étiquettes morales (“bon” ou “mauvais” aliments).
Valoriser la diversité alimentaire et le plaisir de manger.
Sensibiliser aux dangers des messages extrêmes sur l’alimentation, notamment sur internet et les réseaux sociaux.
En résumé
L’orthorexie est une fixation malsaine sur la qualité de la nourriture qui peut perturber la vie quotidienne. Manger sainement, oui, mais sans tomber dans l’extrême. L’équilibre et la variété restent les clés d’une alimentation bonne pour le corps et l’esprit.
Si vous pensez avoir un trouble alimentaire, nous pouvons en parler:
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